Forum RPG tiré de l'univers d'Hakuouki, Feodal Kyoto mêle Japon féodal et fantastique. Pour changer l'Histoire, les dieux envoient leurs élus de 2016 en 1863. Geisha, ninja, rônin du shinsengumi... Onis ou Humains... Réécrivez l'Histoire (NC -18)
 
Forum à intrigues, rating +18 (complots, guerres, etc.)
Aucune connaissance du jeu ou du Japon n'est nécessaire
Inspiré du jeu/anime Hakuouki
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 Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]

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Hayato Sasaki
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Oni
MessageSujet: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyMar 21 Mai - 15:45

Hayato sentit une présence derrière la porte mais ne se manifesta pas, attendant que son invité se signale. S’il était parfois bon de faire étalage de sa perception surnaturel pour s’entourer d’une aura de mystère et d’autorité, il ne fallait pas en abuser au risque d’attirer un peu trop l’attention sur lui. Quelqu’un se raclât la gorge.

« Tu es en retard Shinsuke-kun. »

Comme prévus il crut sentir un frisson de l’autre côté de la paroi et sourit. Il aimait beaucoup ce petit jeu et les humains étaient des sujets particulièrement sensible à l’ascenseur émotionnel. Il pouvait presque sentir le stresse du jeune homme face au moindre de ces reproches et jubilait intérieurement de pouvoir provoquer pareils émotions par de simples mots. Il écouta ensuite avec attention le rapport journalier de Shinsuke, il appréciait ses manières craintives et son esprit de synthèse, sa façon particulière de glisser ici et là son avis sur tous les sujets tout en restant à sa place, attentif au moindre de ses mots. Il n’était pas Hanzo, mais il n’était pas mauvais.

« Kohaku Harata ? Encore elle ? Pourquoi ce nom revient-il sans cesse ces derniers temps ? A quoi joue-t-elle au juste ? Tu m’avais dit qu’elle gardait une maison de passe de second ordre, mais elle semble se mêler de tout ce qui ne la regarde pas sur son temps libre… Je n’aime pas beaucoup ça. Renseigne-toi un peu plus sur elle, je suis curieux… »

Curieux il l’était, cette étrange histoire éveillait en lui un intérêt rare et soudain. Il avait là une bien étrange concurrence, elle qui ne semblait avoir ni hommes ni moyens, ni même d’allier puissants ou de biens importants, comment faisait-elle ? Et quel était son but ? A jouer comme cela avec le feu elle prenait de plus en plus le risque de se brûler, peut-être serait-il lui-même la flamme qui la mènerait à sa perte ? Peut-être…

***

Contrairement à son habitude, Hayato était vêtue sobrement, sans artifice ni signe apparent de richesse excessive, mais avec un certain raffinement qui le diférenciait du commun. Il ne se rendait pas dans un endroit luxueux et devait veiller à ne pas trop détoner dans le paysage sans pour autant passé pour un galeux. Qui plus est, ne pas trop attirer l’attention quand on était seul en ville était quelque chose d’important, particulièrement quand, comme lui, on avait quelques ennemis. Il ne craignait pas vraiment d’être attaqué, nul ne lui semblait être une véritable menace dans cette masse grouillante d’humain faiblard. Mais s’il devait se défendre seul il serait peut être forcé de tuer, voir de se révéler et cela était impensable. Le secret sur sa nature devait absolument persister au risque de le mener à la catastrophe, ou au minimum à une quantité astronomique de soucis. L'oni caressait machinalement la poignée de son sabre en traversant les rues les moins fréquentables de Shimbara.

Il était déjà tard quand il entra dans le bordel qui portait le doux nom d’Usagi après s’être acquitté du droit d’entrée, très bas au demeurant. La maison était plus propre qu’il ne l’aurait cru, mais il ne put s’empêcher de la juger minable et rustre tant elle était loin de ce qu’il connaissait. C’était une maison de plaisir pour le commun des mortels, pour des gens ennuyeux et stupides sans doute difficilement capable de se contrôler. Il jeta un coup d’œil intéressé à la salle et aux filles, elles n’étaient pas laides et plusieurs parmi les plus jeunes trouvaient presque grâce à ses yeux. Mais il avait passé beaucoup de temps dans ce petit monde et il en fallait plus pour l’impressionner.

A sa grande déception il ne trouva pas la fille qui l’intéressait, on lui en avait fait une description précise et un peu inutile, car elle était un spécimen fort rare qui ne passait pas inaperçu. Mais nul mèches de cheveux rouges n’étaient visible ce soir, elle devait être occupé ailleurs. Il prit place dans un coin de la pièce, pour pouvoir observer l’ensemble des gens présents, clients comme filles. Quand il fut installé il commanda à une mignonne petite créature un saké et quelques brochettes et tandis que l’on préparait son repas, Hayato laissa très lentement et très subtilement sa perception s’étendre à toute la pièce. Il fit montre d’une grande prudence, faisant son possible pour que nul ne ressente le moindre petit frisson pendant l’opération. Il était curieux de savoir quel genre d’individus fréquentait cet endroit. Car à en croire les rapports il semblait être au centre de plusieurs activités illégales qui l’intéressaient au plus haut point.

La jeune femme revint et le servit, se collant « innocemment » à lui, essayant de mettre en valeur ses formes discrètes, entraînant sur lui son charme encore maladroit. Il lui donna le change avec toute la bonté et la douceur dont il était capable, faisant mine de glisser dans ses filets tout en l’attirant dans les siens. Pauvre jolie petite chose qui jouait avec un trop gros poisson pour elle.

Deux heures avaient passées, Hayato, suivant le rituel consacré avait commandé un nouveau saké, puis faisant mine d’être quelque peu éméché avait accepté de prendre une alcôve avec la petite Yuki qui travaillait d’arrache-pied à se rendre attirante et désirable. Malgré son petit jeu, son attention toute entière était tournée vers la salle, vers la recherche d’un reflet rouge dans la chevelure des demoiselles ou de mouvements inhabituels et suspects trahissant une quelconque activité annexe à la prostitution dans cette maison.
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Kohaku Harada
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyDim 26 Mai - 20:58


Kohaku n’avait pas idée qu’elle remuait la fange de Kyoto. Elle venait de cette même boue, quelques cent cinquante siècles plus tard. Elle n’avait pas calculé. L’aurait-elle voulu, qu’elle en aurait été incapable, pas plus qu’elle n’était capable d’imaginer un plan. Elle faisait les choses par habitude, pour retrouver un cadre de vie qui lui était familier. Dans son plan d’élus, mené avec Taïga, elle n’était que l’exécutante.
Aussi, dans un monde sans pègre organisée, la jeune femme était perdue. Elle avait toujours vécu dans un monde codifié, et les Dieux savaient-ils à quel point les yakuza avaient leur codes. Elle avait toujours eu quelqu’un pour lui dire quoi faire, comment faire. Aucune opération n’avait lieu si elle n’était approuvée par le boss. Et le boss… quelque part, il ne travaillait pas seul. Elle avait obscurément conscience qu’il respectait, ou pas, les domaines des autres réseaux.

Femme non de réflexion, mais d’action, Kohaku avait forcément fait le pas manquant. C’était, pour elle, une logique infaillible : s’il manquait quelque chose, ne pas attendre qu’on le lui serve sur un plateau. C’était à elle de forger le maillon manquant. Donc, à elle d’être l’organisatrice, l’impulsion de ce qui allait devenir son propre passé… avenir…
En 1864, les mafias n’existaient pas encore. Ce n’était que des embryons de petits réseaux. Le crime existait au Japon, ce n’était pas les étrangers qui avaient importé le contexte. Mais le pays vivait en autarcie depuis 250 ans, et privés de guerre entre daïmios, les samouraïs avaient pris à coeur de traquer les petits voleurs et autres scélérats. L’arrivée de Perry et de ses copains avait focalisé leur attention ailleurs, et avec la vacance de pouvoir née des bisbilles politiques, les réseaux avaient profité.
Mais ce n’était que le balbutiement d’un mal qui allait, si laissé libre, s’enraciner dans la culture moderne de l’ère Meiji qui allait venir d’ici trois ans… sauf si l’un des élus de Bishamonten réussissait sa mission… sauf que changer l’avenir ne voulait pas forcément dire complètement reconstruire. Mais ça, Ko ne le conceptualisait pas. Elle n’avait même pas compris les implications à long terme de l’assassinat de l’empereur, dût-elle réussir ce défi.

Ce soir-là, elle avait été occupée à faire le tour des autres maisons closes de Shimabara, pour rester informée des cancans du milieu. Depuis son arrivée, elle s’était faite une petite réputation, et personne de sensé n’irait faire un esclandre à Usagi si tôt dans la soirée. Et si c’était le cas, on savait où la trouver. Elle était donc revenu vers une heure du matin, le midi local, pour tenir la fin de soirée. Le sabre que Bishamonten lui avait donné, et dont elle ne savait pas se servir, pendait à sa ceinture. Femme, et rônin, avec une chevelure de feu, elle ne passait pas inaperçue… et elle ne souhaitait nullement se cacher.

- « Tout va bien ? » demanda-elle au portier, avant de faire un tour rapide dans la salle principale, saluant certains vieux habitués. Elle n'avait pas honte d'être dans une maison close, et clairement, elle était ici chez elle. Elle était loin de se douter qu’on l’attendait.
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyLun 27 Mai - 8:15

Il devait être une heure du matin et la plupart des clients qui étaient arrivés en même temps que lui avaient déjà prit une chambre pour consommer leur nuit de plaisir avec la fille de leur choix. Mais Hayato était toujours dans la salle principale, câlinant distraitement la jeune Yuki tout en tenant une conversation futile. Il continuait de guetter l’arriver de sa cible. Enfin, elle entra dans l’établissement, sans aucune discrétion. Elle était en tout point comme on la lui avait décrite, des cheveux rouges, une épée à la ceinture et une poitrine généreuse. Oui, le rapport de son espion comportait ce genre de détails et d’autres également, comme le fait qu’elle ait un caractère absolument insupportable et que son manque criant d’éducation se ressentait très vite quand elle perdait son sang-froid.

Il avait cru comprendre qu’elle ne sortait jamais son épée, se contentant jusqu’ici de massacrer les importun à coup de poing. Si la méthode manquait de classe, elle faisait son petit effet sur les clients et les petites frappes locales. Se faire refaire le portrait par une bonne femme à coup de poing, il y avait de quoi briser un orgueil mal placé. Une question demeurait néanmoins sans réponse, faisait-elle ça car elle était sûr de sa force et réservait l’usage de son arme pour les vraies menace, comme lui le faisait. Ou ne savait-elle simplement pas se servir d’un katana et ce dernier n’était finalement là que pour impressionner le chaland. Maintenant qu’elle était là il gardait un œil sur elle, le plus discrètement possible. Elle saluait quelques habitués et faisait le tour de la pièce pour s’assurer que tout allait bien. A cette heure elle ne devrait plus trop tarder à aller tourner dans les étages pour protéger les filles d’un client un peu trop alcoolisé et pressant.

Il ne pouvait pas lui parler ici, au milieu de la pièce avec tous ces gens autour, il devrait attendre que la nuit soit avancée et qu’elle soit seule quelque part. Mais pour avoir une raison d’être ici il devait songer à monter à son tour. Il proposa donc à Yuki de prendre une chambre et continua gentiment de la faire boire, s’assurant ainsi qu’elle dorme vite. Il s’acquitta auprès de la patronne du prix de la nuit et de toutes ces consommations avant d’entrainer la petite, passable éméchée, à l’étage. Elle s’endormit assez vite sous l’effet de l’alcool et il la laissa faire sans chercher à obtenir ce pourquoi il avait payé. Il avait mieux à faire dans l’immédiat. Il y avait du monde tout autour, dans les chambres adjacentes, mais une seule présence dans le couloir qui faisait de temps à autre des allées et venues. L’oni se glissa discrètement hors de sa chambre et suivit la présence qui continuait a déambuler. Il finit pat la rattraper dans la cour et s’arrêta, prenant bien soin d’être hors de portée de vue dans l’obscurité. Il glissa sur son visage le masque noir qu’il avait apporté, masque qui avait le double avantage de cacher son visage et de simplifier la falsification de sa voix.

« Harada Kohaku, vous êtes une femme surprenante à plus d’un titre. »

Si elle approchait il reculerait et si besoin disparaitrait simplement, il ne comptait pas se laisser approcher, mais simplement avoir une petite discussion avec elle.
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyVen 31 Mai - 19:22


Ko’ avait vu et fait bien des choses. Une voix qui l’apostrophait dans la nuit n’était pas une première, mais c’était presque le cas ici, dans le passé. Peu de gens avaient ses habitudes de ninjas, ou le goût du théâtre. Par contre, ce qui la hérissa grandement, était ce cette scène se passait chez elle. Sur son territoire. C’était carrément du foutage de gueule, que de venir la narguer, en brisant l’impunité de son intimité. Elle avait beau ne pas être une lumière, la rousse savait que ce genre d’apostrophe ne venait pas d’un amoureux transi en train de lui faire la scène 1 de l’acte 1 d’une cours effrénée.

- « Je sais. » répondit-elle avec l’aplomb caractéristique de la jeune femme. « Pas besoin d’une voix anonyme pour ça. Je n’aime pas les anonymes. C’est des gens menaçants ou peureux. Donc soit tu te montres maintenant, soit tu te casses. » Ah, diplomatie et légèreté.. tout l’univers de Kohaku.
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyVen 31 Mai - 19:42

Directe comme prévus, plus même. De sa vie, tout de même assez longues, Hayato n’avait pas souvent vue de gens avec un tel aplomb dans la grossièreté. Il se demandait dans quel genre de famille elle avait bien pu être élevé pour acquérir ce caractère détestable. Il ressentait une certaine antipathie à son égard, de celle qu’il ne pouvait réprimer et qui naissait quand un humain insignifiant présumait un peu trop de son importance. Mais il ne devait pas céder à la colère ou au mépris, il n’était pas là pour ça. Pour le moment il voulait simplement discuter avec elle et comprendre un peu mieux ce qu’elle était.

Le moins que l’on pouvait dire en tout cas était qu’elle prenait plutôt mal son petit tour. L’oni sourit sous son masque, il avait clairement l’ascendant et cela lui plaisait. Elle le savait d’ailleurs puisqu’elle lui reprochait à grand renfort de subtilité de rester anonyme là ou lui connaissait son nom et quelques autres choses aussi.

« Subtile et délicate, peut-être plus encore que je ne le croyais. Mais ne dit-on pas que ce sont les petits chiens qui aboient le plus fort ? Si le but de la manœuvre est de m’impressionner c’est une perte de temps. Quant à mon anonymat il est pour le moment nécessaire. J’ai beaucoup entendu parler de vous ces derniers temps. Une gardienne de bordel qui se met à remuer le milieu pour le plier à sa volonté ça fait pas mal de bruit. Certaines personnes seraient même enclines à réagir violemment, vous jouez à un jeu dangereux, pourquoi ? »
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyDim 9 Juin - 21:41


- « Si ça ne te plaît pas, rentre chez toi. Tu n’es pas le bienvenu ici. Quant à me traiter de petit chien, crois-moi, j’ai entendu pire et je m’en fous tout autant. Tu es un gros peureux, sûrement une sous-merde et ton avis, je m’en bats le coquillage avec une tige de gingembre. » Ah, s’il voulait du doux, de l’aimable, il se trompait de méthode. Kohaku pouvait être charmante quand on la prenait dans le bon sens du poil. Mais s’introduire chez elle était une menace de base. Tenir des propos sibyllins alors qu’elle ne comprenait même pas les enjeux sous-jacents dans les propos de l’inconnu revenait à exprimer un souhait d’assistance au suicide.

- « Qu’est-ce ça te broute, le désincarné ? Je fais ce que je veux. Si tu n’es pas content, viens m’en parler face à face. Ou est-ce le fait qu’une femme fait quelque chose qui te froisse ? Ou c’est mon boulot qui choque ta petite bienséance ? Commence par retirer ton balais dans ton cul, et on en reparle. » Sur ce, elle allait se coucher. Des mots, c’était que du vent émis par un trou du cul qui avait inversé ses fonctions d’émission sonore et évacuatrice. Si elle devait perdre le sommeil dès qu’elle froissait l’égo de quelqu’un, elle aurait une de ses têtes….

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Hayato Sasaki
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyLun 17 Juin - 22:54

Elle avait dépassé les bornes, pour qui elle se prenait cette idiote ? Depuis quand une petite frappe comme elle passant son temps à surveiller des gros lard et des catins pouvait s’imaginer faire la loi dans cette ville. Elle voulait jouer la coordonnatrice ? Quelle blague ! Elle ne comprenait rien au monde, en agissant comme ça elle allait simplement finir morte au fond d’une ruelle. L’ambition c’est une chose, encore faut-il avoir l’intelligence de la réaliser. Quand elle eut terminé de déverser son flot d’insultes sans queux ni tête elle lui tourna le dos et s’apprêta à partir.

Hayato ne perdit pas une seconde, il s’élança en un éclaire en sa direction, utilisant toute sa vélocité surnaturelle d’oni pour la surprendre. Il balaya ses chevilles et la fit tomber au sol avant de lui asséner un coup de poing dans le ventre, au niveau du diaphragme. Douloureux, mais pas que, ce coup avait la particularité de chasser violement l’air des poumons, empêchant la victime de crier et de réagir immédiatement à l’attaque. Pour éviter de prendre un coup d’épée surprise il marcha sur le manche de l’arme, mais ce fut une erreur et la menace vint d’un coup de pied surprise qu’il esquiva sans problème et punit d’un nouveau coup de pied en plein ventre. Cette fois elle était calmée. Hayato se pencha sur sa victime, toujours masqué, modulant légèrement sa voix pour éviter d’être reconnut :

« Ecoutez-moi bien, je pensais que vous étiez une femme intéressante parce que vous semblez avoir une certaine vision d’ensemble et un peu d’ambition. Mais vous n’avez rien d’un chef, vous n’avez rien de quelqu’un qui puisse accomplir quoi que ce soit. Vous n’êtes qu’une foutue gamine insolente incapable d’assumer ses paroles. Je pourrais vous tuer ce soir, mais cette leçon suffira. »

L’oni se redressa et recula un petit peu avant de jeter un dernier regard vers la jeune femme au sol. Il était un peu déçu de ce qu’elle était au final, il avait espéré mieux au vue de son implication dans un certains nombres d’affaires louches.

« A présent je vous laisse un choix très simple, soit vous cessez immédiatement de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas, soit vous mettez votre talent et vos idées au service de quelqu’un qui pourra en faire quelque chose. Réfléchissez-y, mais je vous conseille d’être plus raisonnable que ce soir, il faut connaitre ses limites dans ce milieu. »

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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptySam 27 Juil - 21:16


Des coups, elle en avait pris. Ce n'était les siens qui allaient changer sa vie. Avant, elle faisait des combats de boxe thaï. Avant, elle avait tué des gens, sans sourciller, sans réfléchir. Des hommes cherchant à l'intimider, elle en avait rencontré, et elle avait continué. Elle avait survécu. Ko' ne se rendait pas compte que c'était dû au fait qu'elle était un sous-fifre peu influent dans l'échelle de la mafia pour qu'on s'intéressât à elle de trop près, et si cela devait devenir le cas, elle aurait alors bénéficier de l'aide, de la protection de son clan.

Alors que l'homme continuait à la menacer, Ko' retrouva son souffle et se remit d'abord à genoux, crachotant tout ce qu'elle pouvait, puis sur ses pieds. Elle avait compris, en cette unique passe d'armes, qu'elle était surclassée. C'était difficile pour elle d'avaler cette vérité, mais elle n'allait pas laisser ce fait l'abattre.
- « Je n'ai rien construit? Tu te fous de qui, espèce d'enculé? » gronda-t-elle, se mettant en position de défense, si jamais il lui venait à l'esprit de tenter de la frapper à nouveau. Ses yeux s'habituaient à l'obscurité et ses oreilles étaient aux aguets. « C'est toi qui es venu me parler de moi. Tu as entendu parler de moi. Alors que toi? Tu es un total inconnu. J'ai réalisé tout ce que j'ai réalisé toute seule. Jusqu'à présent, j'ai réussi. Des menaces, j'en ai reçues. Je suis toujours là. Et je serai toujours là demain, et après-demain, et encore. » Et elle le savait car elle allait demander à Taïga de venir faire un tour du côté de chez elle, et avec ses super-pouvoirs d'Oni, il allait régler la question.


- « Je me mêle exactement de ce qui me regarde. Shimabara, c'est MA maison. Les filles, c'est MA famille. Je veux survivre, mais plus encore, je veux vivre. Je fais ce qui doit être fait pour que les choses se passent bien. Vous ne savez pas ce qui est en train d'arriver. » Elle oui. Dans trois ans, les samouraïs seraient déclarés caste illégale par l'empereur qu'ils avaient porté au pouvoir. « Je me mets au service de qui? D'un type qui envoie un autre type qui n'a pas les couilles de se présenter clairement, de me faire face et de me regarder dans les yeux? Ouais, ça donne super envie. Et ça ne présage rien de bon pour ce "qu'il pourra faire de mes idées". Donc ouais, je vais continuer à faire ce que je fais, et si ça ne plait pas à votre patron, tant pis pour lui. Il n'a qu'à faire son truc à lui dans son coin. »
S'il suffisait de la menacer pour qu'elle rendît les armes et le travail de presque six mois, il se plantait.

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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyLun 29 Juil - 11:46

Quel langage fleurit… vraisemblablement elle n’avait pas compris grand-chose au message qu’il essayait de lui faire passer. Peu importe après tout, une idiote comme elle n’avait aucun avenir, que ce soit lui ou un autre, quelqu’un allait forcément y mettre un terme bientôt. Pendant une seconde il hésita même à le faire maintenant, il avait un tanto, il lui suffisait de quelques secondes pour ouvrir la gorge de cette humaine et éparpiller les quelques litres de sang qu’elle contient sur le sol. Mais il se retient, ce ne serait ni très sage, ni très productif.

« Shimabara est ta maison ? » Il rit, un rire sans joie, plutôt teinté de menaces que d’allégresse. « Laisse-moi rectifier, ta maison est un coin sombre et puant, d’un coin sombre et puant de Shimabara. Pour le moment tu n’es rien, tout ça pourrait disparaitre en une nuit et toi avec. Tu n’es personne Harada, personne ne te protège, personne ne te suit, personne ne t’aidera. Tu veux vivre ? Alors soit raisonnable et tient ta langue. Tu peux m’être utile et tu peux gagner beaucoup à ce petit jeu. Réfléchit, vaut-il mieux régner sur un tas de fumier ou seconder dans un palais ? Ce que tu es entrain de faire est voué l’échec, parce que tu n’as ni relation, ni or, ni pouvoir. Je pourrais te tuer mais à quoi bon ? Tu seras bientôt morte si je ne fais rien, je ne suis pas le seul à avoir entendus parler de toi, mais je suis peut être le seul à voir ce que tu pourrais devenir par-delà ce que tu es. »

Et bordel que c’était difficile de voir autre chose en cette sale humaine prétentieuse, idiote et vantarde autre chose que ça. Pourtant, et il ne s’expliquait pas comment la chose était possible tant elle semblait butée et basse d’esprit, elle semblait avoir une vision pour la pègre, vision dont ce monde manque cruellement. Le monde change, Hayato l’a senti, peut être que la clef de la survie est de changer aussi, peut être de la façon qu’elle a imaginé. Tout en maudissant les Dieux d’avoir envoyé de la nouveauté sous cette forme déplaisante, il se contint à nouveau de la frapper.

« Je ne travail pour personne et je ne me déplace pas pour rien. » Il soupira. « A présent baisse d’un ton et ravale tes insultes, si je t’entends crier une seule fois ou dire une insanité… Je te tue. » Son ton était sec et froid, ce n’était pas tant une menace qu’une prédiction, elle n’avait aucun moyen de l’en empêcher et il était fatigué de ses élucubrations. Elle ne semblait pas très maligne, mais cela au moins elle le comprendrait, du moins l’espérait-il.

« J’aurais une proposition pour toi, vas-tu l’écouter ou dois-je tout de suite abréger ta vie ? »
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Kohaku Harada
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyMar 30 Juil - 19:03


« Parce que tu te crois mieux, peut-être? Tout le monde meurt, un jour où l'autre. Toi aussi, tu crèveras, seul et dans la douleur. Que ce soit demain ou dans dix ans, ça ne change rien. Et oui, ma maison est trou puant. Tout le monde n'a pas forcément le choix. Mais ici, j'ai été bien mieux accueilli que dans tous les palais possibles. Ici, c'est chez moi, et je vais lutter jusqu'à mon dernier souffle pour en faire un endroit moins pourri. Régner sur un palais, ça ne m'intéresse pas. Les gens là bas sont sûrement pédants et des enflures. Ici, j'ai des amis, des gens en qui j'ai confiance et compte sur moi. Toi, tu ne vois que ton petit profit. Moi, j'essaie de changer le futur de Shimabara. » C'était après tout la mission divine donné par un enculé de première. Outre l'assassinat de l'empereur, Kohaku tentait de sauvegarder le quartier rouge, qui était aussi à cette époque un quartier de geisha. Cet inconnu ne savait rien, et c'était bien étrange pour Ko' que de se retrouver à la place de l'érudit. Mais voilà, elle savait qu'en moins de cent ans, le Japon allait connaître deux guerres mondiales, la fin des samouraïs, la déchéance de l'empereur de son titre divin, et la révolution technologique.

« Je me contrefous de t'être utile. Ce n'est pas mon rôle ici. Quoi, parce que tu viens me taper un peu, faire ta grande gueule et jouer les matadors, je dois me coucher par terre et t'offrir ma gorge? Mais vas-te faire foutre!! Tu n'as rien fait, tu vois ton petit intérêt bien minable et tu veux me voler ce que j'ai mis des mois à faire? Et tu veux que je te dise merci? Juste parce que tu tapes fort? Si tu avais voulu me tuer, tu l'aurais fait. Comme tu dis, j'ai un intérêt pour toi, alors commence par te conduire en homme, sors des ombres et montre-toi. Et ta proposition, reviens demain, prends un thé, salue les filles et respecte-moi un peu... » Elle eut un hoquet moqueur. « Et c'est toi qui me donnes des leçons de politesse? Mais tu t'es regardé dans un miroir? Allez casse-toi, tu m'as assez prise la tête pour ce soir. Tue-moi si tu veux, mais sois sûre que je serai venger par un monstre bien plus réel que toi. »
Ouais, un Oni. Un vrai. Avec les cornes et tout. 'Spèce de mafiosi au rabais, tiens...




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Hayato Sasaki
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptySam 10 Aoû - 12:49

L’oni éclata d’un rire sans joie : « Tu essais de changer le future de Shimabara ? Alors tu comprendras vite que tu ne peux rien faire seule. Ici tu n’es rien. Tu veux protéger tes filles ? C’est pourtant tout l’inverse que tu fais ! Tu as trop d’ambition pour ton propre pouvoir, tu les mêles à des affaires qui te dépassent et elles d’avantage. En jouant les rebelles et les grandes gueules tu ne fais que les mettre en danger. Dis moi, as ton avis, qu’est-ce qui va brûler en pleine nuit si quelqu’un prend ombrage de tes ambitions ? Qui se fera assassiner pour t’envoyer un message ? Réfléchis bien aux conséquences de tes actes, quoi que tu puisses en penser petite idiote, je suis quelqu’un de très raisonnable moi. Je ne veux pas particulièrement te tuer, j’aime assez tes idées. Mais je ne suis pas le seul à avoir entendus parler de toi et certains dans cette ville ne veulent surtout pas voir le monde changer, ceux-là ne s’embêteront pas à te rendre une petite visite nocturne, ceux-là commenceront par saigner tes filles pour te faire taire, puis ils te tueront si tu ne tiens pas en place ! »

Être courageuse ou dire ce que l’on pense était une chose, être stupide en était une autre. Dans quel monde vivait-elle celle-ci ? Par quel miracle pensait-elle pouvoir changer ce quartier alors qu’elle était si faible et si stupide ? Qui au japon avait jamais fait carrière, avait jamais changé quoi que ce soit, en inondant les gens d’insultes à la première occasion ? Qui au contraire était mort dans l’indifférence générale pour ce genre de comportement ? Elle continua cependant à menacer, parlant même d’un monstre allant la venger. L’oni était fatigué de l’entendre déblatérer des imbécilités.

« Je te respecterais quand tu te comporteras autrement que comme un fichue voyou. Tu n’es pas entrain de faire peur à des clients ou de voler des passants, tu joues dans la cours des grands maintenant et tu ne vivras pas longtemps si tu joues comme ça. Quant à tes menaces garde les au fond de ta gorge si tu ne peux pas les mettre œuvre à l’instant. »

Il ponctua sa phrase par un violent coup de pied au visage qui sécha sur place la pauvre humaine. Il préférait la faire taire ainsi qu’avoir à lui trancher la gorge si elle ouvrait encore sa grande gueule. Une fois la chose faite l’oni fila discrètement et rapidement, remontant à l’étage comme il était venu, se glissant dans la chambre. Il se changea et réveilla sa fille du soir pour lui demander si elle n’avait pas entendus du bruit. La petite, encore bien alcoolisé ne sembla pas comprendre sa question et se rendormit.
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Kohaku Harada
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptySam 17 Aoû - 10:27


Jusqu’ici, l’homme n’avait jamais fait qu’émettre des menaces générales. Cette fois, il s’en prit directement aux filles. Or, s’il y avait bien une chose qu’il ne fallait pas faire avec Kohaku, c’était s’en prendre aux innocents. Les Yakuzas de 2016 revendiquaient leur titre de derniers samouraïs, et donc tenaient à leur code de l’honneur. Pour la plupart des habitants, ce code n’existait pas, ou avait une logique qui leur échappait complètement. Ko’ ne disait pas le contraire, mais elle avait grandi dans ce milieu, aussi cette morale était ancrée en elle comme de l’ADN. Elle ne changerait pas sa façon de vivre, pas plus qu’elle ne pourrait changer sa couleur de cheveux. Donc, menacer les filles de l’Usagi et la plèbe de Shimabara n’était pas l’argument qui allait la faire changer d’avis, loin de là.

- « Tout le monde meurt un jour. » répéta-t-elle, scellant le destin de ses gens qu’elle voulait protéger. On ne faisait pas d’omelette sans casser des œufs, et elle n’avait jamais imaginer sortir d’ici les mains blanches et propres. Si pour le plus grand bien, elle devait sacrifier quelques vies, aussi proches d’elle et innocentes furent-elles, Kohaku ne reculerait pas. Elle aurait peut-être des cas de conscience, plus tard, dans la nuit, mais jusqu’à présent, elle avait toujours réussi à éviter ça, justement en se protégeant derrière le « code ».  « Parce que tu conduis toi-même comme un samouraï, peut-être ? » répliqua-t-elle, sans se démonter. « Qui vient et reste dans les ombres de la nuit pour proférer des menaces ? Qui annonce s’en prendre à des pauvres prostituées ? Qui envisage de me dépouiller, sans même parler de partenariat ? Tu veux jouer au seigneur ? Apprends donc le rôle... » Peut-être que s’il s’était présenté à elle de visu, avec une proposition « commerciale », il aurait trouvé une oreille attentive. Business is business. Mais Ko’ ne voyait là qu’une tentative d’intimidation sans réelle conséquence, vu qu’il ne pouvait ni ne voulait la tuer. C’était de l’esbroufe.

Certes, les coups faisaient mal, et son égo prenait cher. Elle ne pouvait savoir d’où il venait, et parvenait à peine à parer. Tout au plus pouvait-elle se défendre. Des défaites, la rousse en avait connu. Des combats aussi. Ce n’était pas des bleus et des côtes cassées qui allaient l’arrêter. L’inconnu se trompait grandement sur elle, sur sa résistance physique comme morale. Après quelques moments d’inconscience, elle se releva, et clopina vers sa chambre, pour désinfecter ses plaies et réfléchir à la suite.
Aussi se présenta-t-elle sans grande surprise le lendemain chez Taïga, le visage tuméfié, le corps raide et la jambe boiteuse. Elle ne cachait pas ses blessures : elle n’en avait pas honte, bien que cela pouvait signifier que quelqu’un avait eu la main haute sur elle. Ce menton fièrement levé, c’était sa revanche : regardez bien, je ne suis pas à terre. Je suis debout et revenez donc me conter fleurette. La rage dans ses yeux poussaient chacun à s’écarter de son chemin.

- « J’ai besoin de toi. » commença-t-elle en guise de préambule avant de raconter à son allié ses déboires de la soirée. Elle n’eut pas de mal à convaincre Taïga de venir squatter chez elle et de monter la garde jusqu’à ce que l’inconnu se repointât… et là, l’Oni avait carte blanche pour non seulement venger son honneur – non qu’elle en eût tellement que l’affront dût être lavé – mais surtout obtenir des informations claires et précises de la part de ce seigneur de pacotille. Il voulait jouer ? Il allait être servi. Le jeu du chat et de la souris venait d’être lancée. Sauf que si Ko’ était le rongeur, elle était aussi très pote avec le médor du coin, et le félin avait intérêt à compter ses abatis.
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Taïga Kazama
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyMer 21 Aoû - 11:03

De là à dire que Taïga s'ennuyait, il n'y avait qu'un pas qu'il n'aurait pas rechigné à franchir. Il continuait à osciller de contrats en contrats, devant être plus prudent depuis qu'il avait choisi de filer entre les pattes du Shinsengumi. Accompagner un marchand un soir, surveiller la demeure d'un autre, jouer les gros bras dans tel ou tel tripot, monter la garde à l'extérieur avec une jolie tenue pour que sa trogne et ses cheveux d'étrangers attirent des clientes... Il commençait à être un peu connu et avait reçu plusieurs offres de groupes peu recommandables, mais il les avait toujours déclinées. Si malmené soit-il, l'honneur de Taïga l'empêchait de se laisser aller à ce genre de folies.

Puis vint un jour où l'on poussa sa porte sans s'être annoncé. Il avait tourné les yeux pour découvrir nulle autre que Kohaku, et les avait écarquillé en voyant l'état dans lequel elle se trouvait. Il n'était pas surprenant que quelqu'un avait eu envie de lui refaire le portrait : le Tigre lui même avait plusieurs fois dû se montrer d'une patience toute bouddhiste pour ne pas s'emporter. Mais que cette personne ait eu la possibilité de la mettre dans cet état là... La jeune femme était loin d'être sans défense, et l'oni en fut immédiatement inquiet.

Elle lui expliqua immédiatement ce qui s'était passé, étant venue lui demander son aide. Un petit seigneur de l'ombre avait vu d'un la curiosité de la jeune femme d'un mauvais œil, et leur rencontre s'était terriblement mal terminée, son caractère n'aidant pas à trouver une solution amicale. D'après elle, l'homme allait revenir tôt ou tard, et elle semblait avoir au moins autant de choses à lui demander que lui. Mais il était hors de question qu'elle le confronte seule.

Sans l'ombre d'une hésitation, Taïga accepta. Plus ou moins malgré elle, il s'occupa des blessures de Kohaku et à partir de ce jour là, monta systématiquement la garde chez elle, prêt à en découdre. Assis en tailleur et bien en vue, il méditait tous les soirs, son sabre posé en évidence sur ses genoux, renouant avec les énergies qu'il avait délaissées une bonne partie de sa jeunesse. Il lui tardait de pouvoir enfin se servir de son sabre autrement que comme d'un moyen de dissuasion : si l'homme en face d'elle était aussi fort que le suggérait la jeune femme, il allait enfin pouvoir évacuer un peu de cette frustration qui s'accumulait jour après jours.

Et puis, au fond de lui... Il était en colère, et souhaitait venger son... Amie ? Alliée ?

Kohaku.
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Hayato Sasaki
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyJeu 22 Aoû - 13:53

« Il y a un homme devant le bordel, depuis quelque jour. Un sabreur, un espèce de blondinet, pas bien impressionnant mais je me suis renseigné… Il sait y faire avec un sabre, il bosse à droite à gauche depuis quelques temps, jamais très longtemps. Je crois que les Aryamma ont essayé de l’avoir mais il a refusé. »

Hayato écoutait le rapport de l’espion en faisant tourner son pinceau entre ses doigts. L’affaire Kohaku l’avait passablement énervé et n’avait certainement pas tourné de la façon dont il l’aurait voulu. Sans doute aurait-il mieux fait de ne pas s’énerver, mais la tâche avait été insurmontable sur le coup. Il avait passé quelques jours à réfléchir, plusieurs possibilités lui avait traversé l’esprit, il avait un temps envisagé de se débarrasser de cette humaine inadapté au monde, mais non. Il allait changer d’approche. La présence du sabreur n’avait somme toute aucune importance réel. Il était bon ? Peut-être, Hayato l’était aussi. Mais de toute façon il n’avait pas l’intention de se battre, cela n’avait jamais été au programme. D’un signe de tête il renvoya l’homme à ses affaires. Ce soir il retournerait au bordel avec une autre proposition. Il devait faire vite, d’autres gens avaient entendus parler de l’Usagi et de son étrange gardienne…

***

La nuit était tombée depuis une bonne heure quand Hayato se glissa dans la cour en sautant lestement le muret. Il portait un kimono noir, simple et pratique et avait enfilé son masque avant de sauter, le même que la dernière fois. Trouvant une pierre de bonne taille il s’assit dessus et alluma tranquillement sa pipe, attendant que la ronde de Kohaku la mène à lui. En attendant il fit le vide dans son esprit et essaya de se calmer le plus possible, respirant lentement, tirant de temps a autre une bouffée de fumée. Il laissa on esprit s’étendre et entreprit de compter les pensionnaires, de s’assuré qu’il n’y avait rien d’anormal, que personne ne bouchait sa retraite de l’autre côté du mur. Il essaya également de trouver le sabreur qu’il savait assit devant la porte et une fois qu’il l’eut, il entreprit de ne pas le lâcher histoire d’éviter toute surprise douloureuse. Il était bien entendus armé, pas sécurité, une étrange tension planait dans l’air et ne présageait rien de bon.
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptySam 24 Aoû - 14:37


Rassurée par la protection de Taïga, en qui elle avait une confiance aveugle – la bêta en elle avait trouvé son alpha – Kohaku avait recommencé à vivre, comme si rien ne s’était passé. Pourtant, elle réfléchissait. Ça ne lui arrivait pas souvent. En tant que yakuza de bas d’étage, elle n’avait jamais eu à conceptualiser quoi que ce fût. En 2016, elle recevait des ordres, généralement précis. Porter tel paquet, faire passer tel message en laissant l’interlocuteur vif ou mort, protéger machin-san ou bidule-dono. Aller tortiller son cul dans tel club pour récolter des informations.
Mais là, c’était elle, la chef. C’était elle, qui prenait les décisions. Donc, elle réfléchissait à ce que l’autre empaffé lui avait dit. Elle ne croyait pas réellement à sa menace, car des groupes organisés, il n’y en avait pas tant que ça. Pas encore. Le Japon n’avait pas encore bénéficié de cet apport là de l’Occident. Oh, de tous temps, il y avait eu des voleurs et des assassins, en bande ou en solitaire. Il y avait toujours eu un marché noir de l’information et des trafics. 250 ans de régulation par le shogun avait bien muselé ce monde l’ombre, mais il avait survécu, fragile aux abois, subclaquant. Le chaos ambiant était un terreau pour cette terre de nouveau fertile. Donc, il n’y avait pas de clans qui allaient lui chercher des poux. Bien au contraire, le fait qu’elle fût en train de servir d’intermédiaire, en train de noyauter une sorte de conseil de la pègre, passait plutôt bien. Sa connaissance du future faisait d’elle un être à part, et intelligent. Habitué à vivre dans un monde où la police et la loi étaient bien autrement développée, elle pouvait déjà contre-attaquer devant des menaces qui n’existaient pas encore…
Qu’elle fût femme ne choquait pas non plus. Chez les intouchables, le sexe n’existait pas vraiment. Les Ninjas ne faisaient absolument aucune distinction : un soldat était un soldat. Au contraire, le fait qu’elle ne cherchât pas à monter sa propre affaire et donc à être leur égale, apaisait. Elle était une sorte de conseillère… de grande-prêtresse du crime.

Mais cela ne durerait pas. Tôt ou tard, le shogun et ses sbires prendraient conscience de la pourriture qui rongeait leur civilisation. Tôt ou tard, une des bandes naissantes allait avoir la folie des grandeurs. Tôt ou tard, on arrêtera de croire en sa bonne parole. Au bûcher, la prêtresse, à mort les dieux, vive l’hérésie et la liberté. Ko’ n’y avait jamais prêté attention, car elle avait la ferme intention de repartir en 2016 aussitôt l’empereur mort. Mais… les choses s’accéléraient. Sa rencontre avec ce grossier personnage prouvait que déjà les petites frappes se sentaient crapauds et non grenouilles. Fallait-il donc arrêter là son expérimentation ? Changer la face des yakuzas était-il un objectif irréalisable ? Fallait-il peut-être se ranger à l’avis du plus fort ? Ça lui faisait mal, mais elle n’avait pas envie de mourir pour une bande de péquenauds de 1864…

Ainsi, lorsqu’elle vit la silhouette sur sa pierre, elle sut que c’était le moment où tout allait se jouer.
- « Tiens, on ne se terre plus dans les ombres ? » railla-t-elle, un poing sur la hanche. « Ah, ce n’est pas pour autant qu’on se montre à visage découvert. Je suppose qu’attendre que tu te présentes est superflu ? » Pourquoi changerait-elle d’attitude ? Non seulement pensait-elle être dans le vrai dans ses actions, comme dans ses mots, non seulement jugeait-elle déshonorable l’approche de Hayato encore anonyme, mais surtout avait-elle un allié de choix… Taïga devrait être capable, avec ses super-pouvoirs onis, de la pister et de savoir quand il serait temps pour lui d’intervenir.
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptySam 24 Aoû - 15:58

« Je ne me terre plus dans les ombres et tu te terre derrière un garde du corps. Et pas n’importe lequel, une apparence peu commune et une petite réputation. Comment s’appel-t-il ? »

L’oni prit une bouffé de fumée et regarda la jeune femme avec attention, elle avait encore quelques traces discrètes de leur dernière rencontre. Pourtant il fut content de constater qu’elle avait un peu perdu de sa hargne sans pour autant se laisser faire. Il sourit sous son masque à la question.

« J’évite de me présenter avant d’être sûr de mon coup, ça économise des vies. Ceci dit, je suis content de voir que tu peux marcher et railler. Alors tu as réfléchis un peu ? Tu penses régler tous tes problèmes en postant un bretteur devant la porte ? Cela risque de coûter cher à la longue et on peut entrer par le muret. »

Il surveillait tout le bâtiment avec attention pour éviter les mauvaises surprises. Il n’y avait rien de pire que de jouer le grand sage de la montagne, donnant calmement des leçons, pour ensuite se faire surprendre et planter comme un bleu. C’était déjà arrivé une fois quand il était plus jeune et plus sûr de sa propre force et son orgueil avait mit du temps à s’en remettre, sans compter le coup de couteux dans la cuisse qui n’avait pas été agréable.

« Que dirais-tu d’un accord ? »
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyJeu 29 Aoû - 14:06


- « Je ne me terre derrière personne. » répliqua-t-elle, la moutarde lui montant déjà au nez. « Je suis bien là, et je n’ai pas changé d’un iota ma façon de vivre ma vie. Ne t’avise plus jamais de mettre en doute mon honneur. Mes ennemis, je les affronte. Et son nom… pourquoi te le dirais-je quand tu ne me dis même pas le tien ? S’il veut se présenter, il le fera, sinon, bouge ton cul et va lui poser la question toi-même. » Avait-elle vraiment la tronche d’une messagère ?

- « Ce que je fais ou ne fais pas, avec mon argent ou ma vie… qu’est-ce que tu en as à foutre ? Clairement, je suis bonne à rien selon tes dires. » répliqua-t-elle vertement, sans dévoiler que Taïga était un ami et qu’il n’était pas payé, si ce n’était à coup de repas préparés par la cuisinière, et s’il le désirait, d’ébats gratuits avec les filles qui fondaient toutes devant son beau petit minois, ses épaules larges et son cul bien musclé. « Oui, on rentre chez moi par le muret, et par les fenêtres si c’est ce qu’on veut. Généralement, les gens bien élevés passent par la porte. Il n’y a que les types comme quoi qui se croient tout permis. » siffla-t-elle, contente de marquer un petit point facile et assez minable. Mais on prenait le succès là où on pouvait… Et Ko’ ne pouvait pas grand-chose, si on était réaliste.

- « Il n’y aura d’accord ou de discussion que si tu me donnes ton nom. » Têtue, par contre… Mais c’était primordial pour elle de savoir qui en voulait à son business. « Soit tu, toi ou ton maître, es déjà du milieu, et je te connais sous ton vrai visage, donc tu sais que je n’ai rien à gagner à te connaître… soit tu n’es pas du milieu, mais puisque tu as des envies de te salir avec les basses œuvres de Shimabara, alors tu as le pouvoir d’avoir un pan d’affaires officieux, et moi connaître un nom, moi, petite videuse d’un bordel de petite réputation, ne peut pas te poser un souci. » Et elle n’avait pas tort. Puisqu’il était clairement en position dominante, pour qu’il y eût discussion, il devait lâcher un peu de mou pour rééquilibrer les choses.
Qui a dit que la vie était facile, à Shimabara, hein ?
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyJeu 29 Aoû - 20:06

La déclaration de la jeune femme le fit sourire. Il ne se terrait derrière personne mais avait engagé une fine lame. Elle affrontait ses ennemis de face, dans l’honneur, mais à deux contre un. Il résista à lui faire remarquer ces petites étrangetés, se doutant bien de la tournure sanglante des évènements si  le ton montait à nouveau. Il laissa donc glisser les petites piques sans portées et garda pour lui les réponses acerbes qui lui venait. Le garde avait bougé et ne tarderait sans doute pas à entrer en jeu. Sa remarque sur son éducation faillit le faire exploser de rire, au moins elle ne manquait pas d’audace, c’était d’une certaine façon une qualité.

« Tout le monde peu poser problème. Mais comme tu as l’air d’y tenir absolument, sache que je ne travail pour personne. Mon nom est Sasaki Hayato. »

Il retira son masque, inutile maintenant qu’elle avait son nom. Il doutait sérieusement qu’elle l’eut déjà vue, lui en tout cas ne l’avait jamais remarqué avant que son nom ne lui remonte aux oreilles. En même temps il ne prêtait pas attention à tous les humains qu’il croisait tant il y en avait dans cette cité. Et même si son physique était quelque peu atypique elle avait très bien put lui échapper. Sasaki était assez connut dans le quartier, il était après tout à la tête du plus gros et, il aimait à le penser du plus beau, bordel de Shimabara. Jeune homme riche et discrètement influent dans ce petit monde, il avait largement diversifié ses activités pour fournir des services plus moraux, geisha, restauration de luxe, bains, mais aussi plus douteux en couvrant, plus ou moins directement un certain nombre de trafics. Si pour le commun des mortels il n’était qu’un propriétaire quelque peu excentrique issu d’une obscure famille de samouraï de province, pour les gens trempant dans des affaires un peu plus louche, son nom raisonnait parfois, teinté d’ambivalence.


« Tu as une vision prometteuse, mais il te manque les moyens de la mettre en œuvre. Tu n’as ni or, ni lames, ni contacts. Je possède tout cela et tu as put constater que je n’étais pas sans défense non plus… »

Il posa une main sur son sabre en souriant en coin. Un instant il évalua la distance entre eux et le temps qu’il lui faudrait pour la couper en tranche. Pendant une seconde un escrimeur expérimenté aurait put voir qu’il était prêt, que son pied d’appui avait légèrement bougé pour  lui permettre de se relever et de frapper dans le même mouvement. Cela ne dura qu’une seconde, que le temps d’un réflexe paranoïaque qui le poussait à toujours s’assurer de pouvoir tuer son interlocuteur au cas où. Juste une seconde.
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Taïga Kazama
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptySam 7 Sep - 7:16

Taïga s'améliorait face à la maîtrise du ki, mais ses méditations lui servaient encore d'avantage à se concentrer sur sa propre énergie qu'à ressentir celle des autres. Lorsqu'il réalisa que quelque chose n'allait pas, il comprit immédiatement que ce n'était pas quelque chose de nouveau : une petite sensation d'inconfort s'était nichée dans un coin de son esprit depuis quelques minutes déjà, sans qu'il ne parvienne à la comprendre ni même à la remarquer.

Depuis quand exactement était-il là ? Taïga n'en avait aucune idée précise, pas plus qu'il n'avait de réponse à la moindre de ses autres questions. Il y avait quelque chose d'inquiétant dans son ki qu'il ne parvenait à déterminer. S'agissait-il du reflet de ses intentions ? De sa nature même ? D'une colère grondante qui montait ? En tous les cas, l'oni ne perdit pas de temps et se leva d'un bond, courant vers là où il pensait que l'inconnu se trouvait.

Rapidement, il entendit la voix de Kohaku, ainsi qu'une autre voix, plus calme, plus posée, et également plus menaçante lui répondre d'un air traînant. Le fameux inconnu était bien de retour, et son associée lui était tombé dessus... A moins que ce ne fut l'inverse et qu'il soit lui-même allé vers elle ? Peu importait en définitive, et Taïga pressa encore le pas : Kohaku était en danger face à lui, son expérience passée l'avait déjà prouvé – et elle n'avait pas eu honte de l'admettre – et au vu du ton de sa voix, elle ne faisait rien pour arranger sa situation.

Lorsqu'ils furent enfin en vue, la mâchoire de Taïga se crispa en voyant la position de l'homme : il était prêt à frapper. Kohaku s'en était-elle rendu compte ? En tous les cas, elle n'aurait pas le temps de s'en défaire s'il décidait de passer à l'action, et l'oni était trop loin d'eux deux s'interposer, l'inconnu lui tournant le dos étant encore à plusieurs mètres.

Il posa à son tour la main sur son sabre et avança lentement, d'un pas sonore, vers le duo.

« Il suffit ! », leur cria-t-il.

Du bout de son pouce, il libéra légèrement sa lame, laissant entrevoir un centimètre de métal brillant. Son regard était focalisé uniquement sur leur invité surprise, et il marchait vers lui calmement et avec assurance. Il était dangereux, à n'en pas douter, peut-être plus encore que ce que Taïga parvenait à percevoir... Mais le blond aussi n'était pas à prendre à la légère.

« Pose ton arme et discutons, le prévint Taïga, ou bien garde la, et nous nous battrons. »

Il avait pour habitude de toujours proposer à ses adversaires de fuir un combat qu'ils n'auraient de toute façon pas pu gagner, mais s'il était ici, c'était avant tout pour Kahoku. Taïga ne comptait pas le tuer s'il pouvait l'éviter, mais une chose était sûre : pas d'échappatoire pour cet homme.
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Hayato Sasaki
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyDim 8 Sep - 20:29

Il l’avait sentit arrivé, mais faillit tout de même sursauter en l’entendant crier. L’ordre était donné avec la fougue de la jeunesse, mais il n’avait pas l’épaisseur d’un ordre donné par quelqu’un qui avait l’habitude de l’exercice. Hayato, qui n’avait pas le moins du monde touché à la poignée de son sabre se tourna lentement vers le garde. Il sourit en voyant l’éclat de la lame.

« Poser mon arme ? Alors même que tu as sortit la tienne ? Avoue que la demande peut prêter à sourire… J’aimerai pour ma part que tu t’arrête où tu es et que tu ranges ce sabre. Je ne doute pas de ton habileté, surtout maintenant que je te vois. Mais la chose la plus importante pour un sabreur est de savoir quand tirer l’épée et quand la laisser au fourreau. »

Hayato était parfaitement calme, mais tout de même intrigué. L’homme en face de lui était visiblement très jeune, mais pourtant il était évident qu’il possédait de solide réflexe de sabreur, sans quoi il n’aurait jamais remarqué sa position et ne lui aurait sans doute pas demandé de poser son arme. Sa jeunesse couplée à son apparence hors norme en faisait un cas particulièrement étonnant qui ne manquait pas d’attirer l’attention. L’oni avait un étrange pressentiment à son sujet, le jeune homme ne semblait pas être un métisse comme il l’avait d’abord supposé en écoutant sa description. Pourtant il était blond aux yeux bleus… Bleus, pas rouges. S’ils avaient été rouges il n’aurait pas hésité plus longtemps quant à l’identité de ce jeune homme ou du moins à son nom de famille. Mais là il était quelque peu perplexe…

« Puisque tu es là et que tu veux discuter, pourrais-je savoir à qui j’ai affaire ? Il me semble que c’est la moindre des choses après avoir interrompu une paisible discussion par de vilaines menaces. »
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyMer 25 Sep - 16:56

Taïga grogna dès que l'inconnu avait fini d'aligner ses deux premières phrases. C'était un baratineur, encore un. Il faisait comme s'il n'avait pas été lui-même sur le point de frapper, comme s'il ne s'était pas introduit par effraction chez une femme qu'il avait tabassé auparavant, comme si sa voix n'étaient pas autant chargée de menaces que de politesses, comme si c'était lui la victime, l'innocent...

Cela étant dit, il n'était pas à prendre à la légère. On aurait tôt fait de croire qu'il n'était qu'un rustre à la langue d'argent, mais tout dans son attitude inspirait la méfiance à Taïga, pour ne pas dire le danger. Il avait su lire dans son attitude autant que le Tigre dans la sienne, et même si l'oni n'avait dénudé que quelques minuscules centimètres de sa lame, l'inconnu avait immédiatement compris de quoi il retournait, et il le jaugeait d'un regard qui contredisait son sourire et sa voix presque moqueuse : il le détaillait avec autant d'intensité que de perplexité.

Et voilà qu'il lui demandait son nom, comme s'il était le maître des lieux, comme si l'oni venait de faire irruption dans sa demeure, comme si lui seul décidait de qui était digne de discuter avec lui... Comme s'il ne savait pas déjà par quel prénom se présentait le blond.

« Taïga, répondit celui-ci. Et tu le savais déjà. »

S'il avait fait un minimum de recherches, ce dont l'oni ne doutait pas, il avait nécessairement entendu son prénom, seule information qu'il donnait librement, gardant son nom de famille secret, tantôt derrière un faux nom, tantôt sans rien dire.

« Inutile de me donner le tiens. Tu n'es pas là pour discuter. »

Les quelques mots qu'il avait envoyé à la figure de l'oni suffisaient à le convaincre qu'ils n'arriveraient à rien : l'inconnu n'était pas là pour lancer un débat, pour proposer quoi que ce soit, pour espérer un compromis. Sa posture, son ton moqueur, ses manières, sa façon de se jouer de Taïga et aussi et surtout ce qui s'était passé plus tôt avec Kohaku... Non, il n'était pas un homme à négocier, pas avec des gens comme eux en tout cas.

« Tu es là pour ordonner, menacer, ou éliminer, asséna l'oni de la voix rauque d'un homme qui parlait peu. Et je suis là pour t'en empêcher. »

Lentement, d'un pas lent et félin, Taïga tourna autour de l'inconnu afin de se placer aux côtés de Kohaku et de la faire reculer d'un bref mouvement de bras, le regard rivé sur son futur adversaire. Leur confrontation, il le craignait autant qu'il l'espérait, était inévitable : les hommes comme lui étaient toujours sûrs de leur force, et il avait déjà prouvé qu'il ne rechignait pas à l'employer. Mais il se devait de renouveler sa proposition, il en allait de son honneur.

« Pose ton arme, répéta-t-il, et rien ne te sera fait. »

C'était son ultime instant de décision.
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyVen 4 Oct - 19:54

« Taïga ? Un nom courant dans ta famille ? »

Hayato sourit discrètement, il n’avait plus beaucoup de doute quant à l’identité de cet étrange samouraï, tout dans son comportement, son apparence et son nom semblait indiquer qu’il était un oni. Et pas n’importe quel oni, un membre de l’ancien et encore respecté clan Kazama. La réputation martiale des Kazama était grande et ne s’était jamais révélée usurpée, Hayato prenait donc très au sérieux les menaces de plus en plus virulentes de ce jeune oni fougueux et désagréable.

« J’ai pourtant déjà donné mon nom avant que tu ne sortes ton sabre de son fourreau. »

Hayato restait très calme, si je petit chiot pensait pouvoir lui mettre la pression aussi facilement c’est qu’il le sous-estimait grandement. Certes il n’avait pas très envie d’avoir à éprouver ses talents contre ce dangereux adversaire, mais il ne comptait certainement pas le lui montrer. Et puis quand bien même il n’était pas un grand bretteur parmi les siens, sans pour autant être mauvais loin de là, il avait l’avantage sans doute d’une maîtrise profonde du ki. Si son opposant était un oni, il était visiblement fort jeune et donc sans doute encore inexpérimenté dans cet art complexe. Il n’était peut être pas assez jeune d’ailleurs… Le dernier fils Kazama n’était pas si âgé non ? Quoi que, comment être sûr ? Il ne l’avait jamais rencontré et ses souvenirs de ce qu’on lui en avait dit remontait quelque peu.

S’il n’avait pas été occupé à réfléchir Hayato aurait sans doute pu mal prendre le ton arrogant et les petites remarques provocatrices du garde du corps qui faisait étalage de son manque de discernement. Cependant quelque chose le tracassait plus que de remettre un gosse dans le droit chemin, c’était son nom. Il ne devrait pas s’appeler Taïga, le fils Kazama ne portait pas l’antique prénom des siens et cela avait fait grand bruit. Et pourtant il avait en face de lui un oni blond et belliqueux nommé Taïga. Voilà qui était pour le moins surprenant. Il décida alors de tenter un coup de bluff.

« Quel aplomb, quelle confiance en soi… Tu me rappel quelqu’un, a qui tu ressemble assez d’ailleurs. Pour tout te dire j’ai cru le voir venir tout à l’heure… Mais tu n’as pas ses yeux. Quelle déception, j’aurais beaucoup aimé rencontrer quelqu’un comme lui ici. »
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Taïga Kazama
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyMar 21 Jan - 9:02

Taïga se crispa. Imperceptiblement aux yeux de tous, mais probablement pas de son interlocuteur. Il avait vu l'éclair de compréhension qui avait traversé les yeux de l'inconnu avant qu'il ne se mette à le provoquer avec une insolence bien dissimulée. Et cette dernière petite tirade mauvaise... Fallait-il qu'il ait eu la malchance de tomber sur un oni ? Les dieux se moquaient-ils à ce point de lui qu'ils avaient mis un des siens sur son chemin, alors qu'il peinait déjà à rester discret en s'accrochant ainsi à son prénom, seul souvenir de sa famille qu'il n'avait pas eu la force de dissimuler ?

Cela pouvait expliquer le calme de l'homme en face de lui ainsi que cette aura de danger qu'il ressentait en le fixant, mais... Qui était-il ? Ses parents ne lui avaient jamais parlé d'onis infiltrés dans la pègre de Kyoto à l'époque, et il ne connaissait personne de son temps à lui qui ressemblait à l'inconnu... Etait-il mort avant que Taïga ne naisse ? Ou bien vivait-il toujours dans le secret, même au 21ème siècle ? Mais était-ce seulement un oni, et pas juste un homme bien renseigné qui le confondait avec un autre, ou même un humain connaissant les siens...

Il ne fallait pas prendre de risques.

« Kohaku, souffla-t-il d'une voix douce mais qui ne tolérait aucune discussion, sort d'ici et veille à ce que personne ne vienne. »

Son katana toujours brandi, Taïga avança un peu plus vers l'inconnu, de quelques pas méfiants, vrillant son regard dans le sien. Est-ce qu'il bluffait ? Est-ce qu'il essayait juste de le déstabiliser ? Il n'était sûr de rien, hormis d'une chose : il était dangereux. Et il fallait agir.

« Même un homme comme toi, lui dit-il en mettant l'emphase sur le mot « homme », ne sait rien sur moi... Je ne suis pas ce que tu crois... Mais toi... Même si tu es un des miens, je n'hésiterai pas. »

Oni ou non, il avait blessé Kohaku et la menaçait. Il avait même semblé prêt à l'attaque pas moins que quelques minutes plus tôt. Taïga ne pouvait pas laisser passer ça, de même qu'il ne pouvait se défiler après les menaces qu'il avait faites : il devait assumer jusqu'au bout, même si cela impliquait de croiser le fer avec un oni. Et d'une certaine façon... Il en avait bien envie.

« En garde. »
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Hayato Sasaki
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyDim 1 Mar - 19:11

L’oni blond chassa l’humaine de la cour, sa petite phrase semblait avoir atteint son objectif et confirmait ses soupçons. Il avait peur, peur d’être découvert ou de trop en révéler en ayant mal comprit la situation. Une fois l’humaine partie le sabreur reprit la parole, lançant un hameçon pour confirmer ses propres soupçons tut en continuant à le menacer. Hayato sourit.

« Allons, trêve de plaisanterie. Je ne suis pas un homme et toi non plus… Maintenant que tu as mit à l’abris l’humaine nous pouvons sans doute cesser ce petit jeu idiot… Nous n’avons aucune raison de nous battre. Je n’ai pas l’intention de la tuer, ni même particulièrement de la blesser. Mais il me fallait dresser un peu cette humaine. Elle se surestime grandement, même si ta présence montre qu’elle est plaine de ressources et bien entourée… »

Son petit laïus ne sembla pas vraiment calmer les ardeurs de son opposant qui ne se relâcha pas le moins du monde. Au contraire, il leva son épée et le menaça d’un simple, mais inquiétant, « en garde ». L’oni soupira ostensiblement, cet enfant, parce qu’il lui semblait être fort jeune, commençait doucement à lui taper sur le système. Les Kazama avaient la réputation d’être prétentieux mais il était malheureux de constater à quel point elle se vérifiait. Hayato ne tira pas sa lame, il posa simplement sa main sur la poignée de son sabre, prêt à la faire jaillir pour parer une éventuelle attaque de son impulsif compagnon.

« Va-ton vraiment croiser le fer parce qu’une humaine ta payé pour cela ? Que penserais votre Père de cela ? D’ailleurs je crois avoir son nom sur le bout de la langue… Il n’y a pas beaucoup d’Oni blond après tout. Car c’est bien ce que tu es n’est-ce pas ? Kazama Taïga ? C’est ton nom ? »

Il avait toute ces chances de tomber juste, un oni (il en était pratiquement certain maintenant, il avait presque avoué), blond, appelé Taïga, ce ne pouvait être qu’un Kazama… S’il tombait juste ce serait du plus bel effet, sinon… Il passerait momentanément pour un crétin. Dommageable mais acceptable.
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MessageSujet: Re: Un mouvement dans la pègre [Kohaku Harada]   Un mouvement dans la pègre  [Kohaku Harada] EmptyMer 11 Mar - 10:03

Il en avait plus qu'assez. De cet oni inquisiteur, de sa façon de tomber juste, de se jouer de ses menaces et de proférer les siennes à demi-mot dans le même temps, que ce soient celles contre Kohaku ou celles qu'il dirigeait vers Taïga lui même. Car toutes ces petites remarques sur son véritable nom, cette manie qu'il avait de tenter d'en apprendre plus sur lui au cours de la conversation, ce n'était rien de plus que cela, non ? Une menace. Une façon de lui dire qu'il le tenait à sa merci.

Il ignorait à quel point il avait tort. Et à quel point il le tenait effectivement à sa merci.

Et il ignorait à quel point Taïga en avait assez de parler. Peut-être justement parce qu'il se sentait perdre ce combat précis. Hayato était visiblement doué avec les mots, un beau parleur menaçant et impérieux, de ceux qui se font obéir de leur voix suave et menaçante. Taïga n'était pas comme ça. Il n'aimait pas parler, il n'aimait pas convaincre, il n'aimait pas négocier. Il ne savait pas bien le faire. Il se contentait de phrases simples, où tout était dit, et laissait parler l'évidence.

« Elle est sous ma protection, grogne-t-il en mobilisant ce qu'il lui restait de patience. Et elle ne me paie pas. Nous sommes liés par le destin. Je ne me bats pas pour l'argent, et je ne me retirerai pas. »

Ils prévoyaient trop de choses pour que cet oni mafieux ne vienne leur mettre des bâtons dans les roues sans même savoir ce qu'ils mijotaient. Il avait juste eu le malheur de tomber sur Kohaku, et cette idiote n'avait pas su tenir sa langue, pour changer. Il lui en toucherait deux mots une fois qu'il se serait occupé de lui, mais maintenant... Il devait le chasser.

Et lorsqu'il entendit son nom être prononcé, il peina à dissimuler un mouvement de recul. Hayato l'avait vu, sans aucun doute. Mais Taïga ne le lui confirmerait pas.

« Je n'ai ni Père ni clan. »

Ce furent les derniers mots qui franchirent sa bouche. L'oni face à lui avait enfin pris ses menaces au sérieux et posé la main sur son katana. Taïga rechignait à attaquer un homme qui n'était pas prêt à l'affronter, et à plus forte raison un des siens. Maintenant que l'intrus était prêt à se défendre... Plus question de se perdre en parlotte.

Taïga fondit vers lui, le frappant d'un coup vertical, tenant sa lame à deux mains.
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